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tion intitulée : Diaphona amœna et florida (Norimbergae, 1549).

Tels sont les ouvrages d’Agricola qui ont été publiés. Beaucoup d’autres doivent exister en manuscrit dans les églises et dans les bibliothèques de l’Espagne. Agricola a été souvent cité par ses contemporains sous son prénom : Alexander. Il fut considéré comme un des maîtres les plus habiles de son temps, et ce n’est pas sans raison. Dans un manuscrit rapporté d’Italie et qui m’a été communiqué, se trouvaient, parmi des œuvres de quelques maîtres des xve et xvie siècles, plusieurs compositions d’Alexandre Agricola. Je les ai mises en partition pour me former une opinion sur le mérite de ce maître, et j’ai acquis la conviction qu’il fut un des musiciens les plus remarquables de la période de l’histoire de l’art à laquelle il appartient. L’acquisition que j’ai faite depuis peu de l’un des rares exemplaires des Messes d’Agricola, publiées à Venise en 1504, m’a confirmé dans la haute opinion que j’avais conçue de la science musicale de l’artiste flamand.

F.-J. Fétis.

AGRICOLAUS (Saint), évêque de Tongres. Fils d’un forestier de Flandre, il devint évêque de Tongres en 512 et mourut, en 533, à Maestricht, où il eut sa résidence. Il est le onzième sur la liste des évêques de Liége, qui commence par saint Materne. Quelques années avant cette époque, saint Servais, prédécesseur d’Agricolaus, avait cru devoir, vers la fin de sa vie, quitter Tongres pour chercher, à Maestricht, un abri plus sûr, lors des invasions germaniques.

Cependant la ville de Tongres fut détruite, et, après la mort du prélat (484), le siége épiscopal demeura longtemps vacant. C’est en 512 seulement qu’Agricolaus fut choisi par le synode d’Orléans, sur la proposition de l’évêque de Reims, saint Remi, pour en prendre possession. Le nouveau titulaire, trouvant la ville de Tongres inhabitable, se transporta à Maestricht, qui fut depuis la résidence, sinon le siége des évêques.

Une polémique qui date du xviie siècle partage les opinions sur le point de savoir si ce changement de résidence était ou n’était pas une véritable translation de ce siége. Un seul auteur ancien, le chanoine Nicolas, qui écrivait au xiie siècle, s’exprime formellement à ce sujet et se prononce en faveur de la seconde opinion. Un ancien document, tiré des archives de l’église Notre-Dame à Tongres, n’admet pas non plus l’existence d’un évêché à Maestricht, et les conciles et les lettres papales ne mentionnent d’autre siége que celui de Tongres. L’opinion contraire est fondée sur ce fait que plusieurs annalistes contemporains donnent ordinairement aux prélats de Tongres la dénomination d’évêques de Maestricht ; mais cette dénomination n’implique probablement que le séjour des évêques en cette ville : ce serait, dès lors, un simple abus de mots.

F. Driessen.

Concile d’Orléans, année 512. — Meyerus, Annales rerum Flandricarum, p 3, v. — Heriger, dans Chapeauville, t. I, p. 32.

AGURNEZ, historien, hagiographe, poëte, né à Stavelot, mort en 1652. Voir Gurnez (Jean-Antoine de).

* AGURTO (Don Francisco-Antonio DE), marquis de Gastañaga, gouverneur et capitaine général des Pays-Bas. À la mort du marquis de Grana (voir ce nom), le 20 juin 1685, on ouvrit, au château royal de Marimont, où étaient réunis les principaux ministres et les chefs de l’armée, un paquet secret du roi qui y avait été apporté de la citadelle d’Anvers ; il renfermait des lettres patentes, en date du 26 septembre 1683, par lesquelles Charles II, prévoyant le cas où le marquis de Grana viendrait à manquer, commettait au gouvernement des Pays-Bas, par intérim, don Francisco-Antonio de Agurto, chevalier de l’ordre d’Alcantara, mestre de camp général de l’armée royale. Ce choix fut généralement accueilli avec faveur : Agurto avait pris part, pendant les quinze années précédentes, dans les grades successifs de lieutenant général de la cavalerie, de sergent général de bataille, de maître de l’artillerie et enfin de mestre de camp général, aux guerres dont les Pays-Bas avaient été le théâtre, et sa conduite lui avait acquis l’estime, non-seulement de sa nation, mais encore des Belges. C’était l’usage que la ville de