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Que d’amours voit passer cette ombre protectrice !
Depuis l’amour léger, délicieux caprice,

Knfant de l’air, qui jette eu riant ses aveux
Quand le tilbury vole ou quand la valse glisse,

Vit de fleurs, de billets, de boucles de cheveux.

Puis bientôt s’évapore, en laissant pour mémoire
Un nom de plus inscrit aux tablettes d’ivoire ;

Jusqu’à cet autre amour religieux, divin,

Qui va secrètement s’enfermer dans un sein,

Comme le solitaire en sa grotte profonde,

Demeure toujours là, seul, ignoré du monde.

Puise aux pieds de son Dieu des transports ravissants
Et lui fait de sa vie un éternel encens


Quelque exercée que soit la plume qui se soumet sans peine aux exigences de la versification, sans doute, on exprime aussi librement ses sentiments en prose, et plus exactement sa pensée. U n’appartient de le faire, sans discordance, qu’à ceux qui ont reçu mission pour écrire. Cet accord est habituel chez M Ile Robert, et l’intention morale si frappante, qu’on oublie le talent pour donner un plein assentiment à ce qui vaut plus que le talent même. Jusque dans un court article sur le suicide, on trouve réunis les aperçus de l’imagination et les appréciations de la raison. Il était sage d’éviter toute décision tranchante sur une question aussi compliquée. «Une telle mort est-elle crime ou vertu? » demande l’auteur en finissant. Ni l’un ni l’autre, serait tenté de répondre le moraliste exempt de prévention. Le suicide ne peut être que très rarement vertueux, malgré lès exagérations de quelques anciens, et n’est jamais précisément criminel, malgré d’aveugles malédictions prodiguées par les modernes. Souvent cette résolution, plus téméraire que courageuse, cet acte, triste suite d’une exaltation accidentelle, est une grande faute que pourtant les hommes ne doivent pas chercher à punir. Souvent aussi c’est l’effet d’un extrême malheur, et alors’ la société, avant