Mme SÉGALAS
La plus jeune des femmes poëtes, Mme Ségalas s’est élevée
tout à coup au premier rang, et a fondé sa réputation
sur un petit nombre de pièces publiées séparément dans
les journaux et les keepsakes : la réunion de ces différentes
pièces en volumes», et la publication des autres
poésies qu’elle achève en ce moment, donneront à cette
réputation bien méritée une base solide et durable.
Il faut peu de vers pour révéler un poète, peu de vers pour illustrer un nom. Aujourd’hui, plus que jamais, on doit répéter ce qui était déjà vrai du temps de Voltaire : les gros bagages ne vont pas à la postérité ; le cercle de la littérature s’agrandit si prodigieusement, que les rayons de la gloire n’arrivent que pâles et rares aux extrémités, et pour les recevoir de plus près dans tout leur éclat, on a besoin de se glisser à travers la foule des heureux élus qui se pressent au centre ; et qui ne sont souvent les premiers que par ordre ; de dates. Aujourd’hui, sans doute, le sonnet de Desbarreaux, le quatrain de Saint-Aulaire, le vers du siècle de Lemierre,