Mme LA BARONNE DE BAWR
Parmi les dames qui cultivent les lettres avec le plus
de succès, il n’est pas rare d’en rencontrer quelques-unes,
soumises à l’influence de l’ancien préjugé contre
les femmes savantes, ou de leur propre modestie, qui se
reprochent souvent de s’être engagées dans la carrière
littéraire, qui ne la poursuivent pas sans inquiétudes et
l’abandonnent même avec satisfaction, dès qu’une autre
position sociale leur en fait un devoir ou leur en fournit
seulement l’occasion. Ces personnes, chez qui le besoin
d’écrire et le goût de la célébrité le cèdent de beaucoup
à l’instinct féminin, jugent toujours leurs productions
avec rigueur. Bien plus, elles sont, en général, disposées
à douter de la prédisposition de leur esprit, pour acquérir
une instruction grave et solide, et persévérer dans
les longues et pénibles études qu’exige la profession des
lettres. Biles prétendent que, si la richesse de leur imagination
et la pénétration de leur intelligence sont,
comme cela est certain, égales à ces mêmes facultés
chez les hommes, il leur est impossible de nier qu’elles