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cheveux blonds, un front candide, de grands yeux en amande couleur d’azur, joignant à l’esprit et à la vivacité des yeux noirs la tendre douceur des yeux bleus ; un sourire naïf, une taille peu élevée mais pleine de grâce ; des mains charmantes ; un langage harmonieux, qu’un léger accent avignonnais rendait plus expressif et plus nouveau ; enfin, tant d’attraits réunis formaient de la marquise de Gévaudan la femme la plus agréable et la plus séduisante. Mais la nature n’avait pas borné ses dons à des charmes extérieurs ; elle avait réservé encore pour elle des bienfaits plus précieux. Douée d’un esprit facile, d’une force d’âme supérieure, de la sensibilité la plus exquise, la marquise de Gévaudan aimait comme on aima jamais. Dès ses plus jeunes années, elle annonçait une imagination vive et brillante, son cœur était plein de poésie ; ses premiers essais, restés inédits, recelaient déjà un talent gracieux, embellissant toujours une pensée morale, tendre et religieuse.

En 1819 elle fit paraître un petit recueil de fables naïves, sous le pseudonyme de Mme de N… d’A…

On ne pouvait la connaître sans désirer être de ses amis ; car nulle femme ne réunit plus de bonhomie dans les manières et les relations intimes ; affable et polie pour tous, elle ne connut jamais de vaniteuses prétentions ; son âme grande et généreuse ne conserva jamais de ressentiment, quelque fondé qu’il fût.

Elle a épousé en secondes noces le marquis de Gévaudan, et elle connut enfin ce bonheur qu’elle était digne de ressentir dans toute son étendue et son énergie. Si jamais femme ne fut aussi passionnément aimée, jamais femme, dans une union selon son cœur, ne montra une abnégation plus complète d’elle-même, un attachement, une sollicitude pour son mari, qui n’eurent et ne sauraient avoir d’exemple. Cet heureux et prospère hymen n’a