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in-8°, Paris, 1829 ). Cet ouvrage comprend cinq chroniques où l’auteur peint le quatrième siècle ou les temps religieux, le sixième ou les temps barbares, le quatorzième ou les temps chevaleresques, etc. C’est une idée grande que celle d’aller chercher tous ces cadavres de siècles, pour recomposer leurs traits, y lire la pensée dominante qui les caractérisait, et écrire, sur le front de chacun d’eux, Religion, Barbarie, Chevalerie. La chronique des temps religieux a une teinte chaste et douce qui lui sied bien ; la seconde, intitulée les Enfants de Clodomir, peint bien ces temps barbares où les princes se massacraient entre eux pour arriver au trône ; visaient sur les couronnes, sans regarder si elles étaient posées sur la tête d’un frère ou d’un fils, et n’entraient dans leurs palais de rois qu’en en forçant la porte. Les trois autres chroniques, surtout celle des Cent Jours, ont aussi de fort beaux passages.

Dans ces secondes poésies la touche de l’auteur devient moins légère et plus profonde ; là les graves travaux de l’historien se mêlent à l’inspiration du poëte : point de vague dans ces vers ; de la précision. Ils sont plutôt pensés que rêvés. fs Les Chroniques de France doivent être classées parmi les ouvrages de haute portée ; l’idée première en est neuve, large, grandiose, et l’on y trouve de fortes pensées, des vers qui ressortent en relief dans les pages, des vers tels que ceux-ci :

Quel monarque aujourd'hui croirait s'y maintenir(sur le trône)
Quand la serre de l'aigle a peine à s'y tenir


On attendit long-temps un nouveau recueil après les Chroniques de France ; pendant plusieurs années les poésies de Mme  Tastu ne parurent qu’éparpillées dans des journaux, dans des keepsakes. Il lui prit fantaisie de