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avons surtout remarqué : Lazinglia, reine d’Angola ; — la Religieuse porte - étendard (Monja Altérez) ; — Marie Tudor, Jane Gray ; — Madame Lætitia ; — Joséphine, impératrice ;—Marie - Antoinette, reine de France ; et, pour le dire en passant, jamais article n’a rendu une justice plus respectueuse et mieux sentie à cette auguste victime. — Christine de Suède, — lady Montaigu, — Marie de Médicis, — la femme du faux Démétrius, — Ninon de l’Enclos, etc., etc.

Ceux qui lisent les ouvrages de Mme d’Abrantès s’établiront certainement un jugement sur elle, comme le fait tout individu qui a plus que l’intelligence de lire. Certes, si quelqu’un est facile à deviner, c’est cette femme dont l’esprit est à chaque phrase, cette femme dont le style est rapide, serré, éloquent, persuasif et brûlant ; ce style qui semble sans aucun art et qui sait tout dire avec art ; qui, en reproduisant les détails les plus minutieux de la vie matérielle et intime, trouve le moyen de vous intéresser, de vous émouvoir. Ce dernier talent vient évidemment du génie de l’àme qui sait relever tout ce qui est ordinaire et donner à chaque chose de la vie sa poésie et son charme : type d’une nature bonne et noble, qui est tout à fait le caractère distinctif de Mme d’Abrantès, qui approfondit si bien tout sentiment du cœur. Car voilà ce que la masse des lecteurs ne peut sentir ; voilà surtout ce qui lui donne tant d’esprit, qualité qu’on lui accorde unanimement, trésor immense chez elle, dont elle est prodigue sans effort et sans calcul, comme les généreux ! Il semble qu’elle n’a qu’à y tremper la plume pour qu’il en sorte de brillantes étincelles… En cela, elle laisse bien loin derrière elle tout historien. Ceux qui lisent avec attention verront que Mme d’Abrantès est plus encore qu’historienne ; car lorsqu’elle touche à l’âme, elle est vraiment supérieure,