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in-12, nous dévoile le secret de cette âme pleine de sol¬ licitude pour les jeunes personnes, qui cache la leçon sous la fable, et poursuit sa tâche en amusant. Ici encore, comme ailleurs, vous retrouvez la bonne mère qui s’en¬ tretient volontiers avec des enfants chéris. Former le cœur et l’esprit de l’enfance, est le thème intéressant qu’elle varie de toutes les manières.

Il y avait à peine cinq mois que Délia faisait passer de délicieuses heures à ses lecteurs, lorsqu’un autré ouvrage un peu différent vint augmenter les titrés de M me de Saint-Ouen à la reconnaissance des familles. Un Abrégé de l’histoire de France à l’usage des écoles primaires, fut l’œuvre consciencieuse qu’au mois de juin elle offrit au public. La société pour l’instruction élémentaire, ap¬ préciant le mérite de cet abrégé, décerna une couronne k l’auteur. Peu de livres classiques ont eu une vogue aussi soutenue: en 1835, l’on en épuisait déjà la onzième édition.

Si de 1827 à 1832 nous ne voyons rien paraître de M me de Saint-Ouen, gardons-nous de croire que son intelligence sommeille. Certes ce n’est point trop de cinq années pour tracer l’histoire d’un homme tel que Napo¬ léon. Beaucoup d’écrivains de génies différents ont osé la même entreprise ; aucun n’a réussi. Mme de Saint- Ouen serait-elle plus heureuse ? Quelque talent que nous lui connaissions pour l’histoire, celle du dominateur de l’Europe comprend une mission trop haute pour qu’une simple femme en ait pu sonder le mystère jusque dans ses dernières profondeurs. Plébéien à la sanglante épée, homme type, en qui la révolution de 89 a accompli toutes ses phases, Napoléon ne peut être envisagé comme un homme vulgaire. C’est une initiation de la plèbe au sacre des rois, une pensée de la Providence faite chair, dans le but d’agrandir la société par la guerre. Ne voir