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cher du soulagement dans la prière. Mais il est des mo¬ ments où Fàme ne peut s’élever sans aide aux pensées religieuses. Elle l’éprouvait quelquefois ; alors elle sen¬ tait combien la France est pauvre en livres de piété. Dès qu’elle eut compris ce besoin, essayant de le satisfaire, elle composa les Consolations chrétiennes (1 vol. in-18, 1825), dont elle prépare en ce moment la troisième édition.

Mais précisément parce qu’elle était pieuse, clic res¬ sentait une plus vive indignation au récit des excès du fanatisme. On venait de rétablir l’inquisition en Espa¬ gne. A cette nouvelle, elle écrivit de verve un poëme en quatre chants, destiné à stigmatiser les crimes de ces bourreaux religieux (t vol. in-18, 1824) ; et le caractère de cet écrit fut énergiquement signalé par cette épigra¬ phe empruntée aux livres saints : Je parlerai dans l’amer¬ tume de mon âme ; car le Seigneur a en abomination l’homme sanguinaire et trompeur. Mais alors on était en pleine cen¬ sure. Le préfet de police, M. de Laveau, refusa la per¬ mission d’afficher l’inquisition ; les articles dans lesquels les journaux en parlaient, furent impitoyablement biffés. Les bons vers que renfermait l’ouvrage ne purent le faire triompher de cette proscription.

Un dernier roman suivit de près l’Inquisition. Dans Bethsali (4 vol. in-18, 1825), Mme Celnart s’attache à peindre la chute de Jérusalem, la lutte du vieux monde romain contre le vieux judaïsme, au sein duquel est né une religion nouvelle. Cet ouvrage, un des meilleurs que Fauteur ait publiés, fait connaître mieux que tout autre les mœurs juives et les mœurs romaines au temps de Véspasien. Il est toujours curieux et attachant, souvent élevé, et se termine par un tableau plein tout ensemble de profondeur et de poésie, résumant toute la pensée de l 1 ouvrage : un Romain d’une Juive s’unissant au pied