noms méconnus par l’envie. Ils sont tous arrachés à l’oubli.
En 1810 parut chez LeNormant la seconde édition des poésies de Mme Victoire Babois. La troisième fut publiée en 1828 par Nepveu. Cette dernière édition est enrichie n on-seulement des lettres de Ducis à sa nièce chérie, mais de lettres inédites deMme Victoire Babois, dans lesquelles on retrouve l’élégance, la sensibilité vraie, la finesse d’a¬ perçus et l’harmonie de langage qui la distinguent si éminemment.
Marie-Joseph Chénier, en applaudissant à la variété des sentiments et des images, lorsque, pour la première fois, il lut les Élégies maternelles, avait en quelque sorte prédit que ce beau talent se reproduirait sous des for¬ mes diverses et toujours heureuses, lorsque les années auraient apporté quelque adoucissement à l’amère dou¬ leur qui avait été la muse inspiratrice du jeune poëte. La prédiction s’est accomplie ; et, toujours heureusement inspirée, M me Victoire Babois a prouvé la vérité de ce qu’elle a dit du talent dans son épître A Béranger :
Il n’est touchant et beau qu’avec une belle âme,
U n’est durable et vrai qu’avec un bon esprit.
Dans un âge où le repos est le premier besoin comme là première jouissance de l’âme et de la pensée, Mme Vic¬ toire Babois a fait à sa muse des adieux qui n’ont pas été sans retour. Et c’est par ce morceau que nous termi¬ nerons une notice qui n’est point ce qu’elle aurait pu être: mais l’amitié a sa pudeur ; et plus l’amitié est vraie, plus elle est réservée dans l’expression publique d’une