Mme BABOIS
(Margueritte-Victoire)
NÉE X VERSAILLES LE 8 OCTOBRE 1760.
Fille de Jean-Baptiste Babois et de Marguerite Lafoclidk.
Destinée à suivre la profession de sa famille, qui a su
se faire dans le commerce une réputation respectable et
respectée, Mme Victoire Babois semblait devoir vivre tou¬
jours dans cette paisible obscurité, trop dédaignée de
nos jours par les femmes, et dont un esprit juste lui fai¬
sait comprendre le prix. Mais le malheur vint. La dou¬
leur la plus amère se fit sentir à son âme ; et cette âme,
source unique de toute poésie, sut trouver sans étude,
sans art, des pleurs mélodieux.
N’avait-elle pas en effet tout ce qu’il faut pour être poëte celle à qui Ducis écrivait plus tard, en i 798 :
« O combien vous méritiez d’être heureuse ! et vous « n’avez pas été sentie ! et votre cœur est resté veuf avec « un époux I O que la moitié de tous ces trésors aurait «rendu un homme sensible encore plus sensible et en- « core plus heureux ! »
Condamnée à l’isolement qu’éprouvent trop souvent les êtres supérieurs, bien longtemps avant que leur su¬ périorité leur soit révélée, M roc Victoire Babois avait