Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

reurs, où la France vit luire des jours plus sereins, que bientôt assurèrent des lois, écrites dans un code immortel, et qu’ombragèrent les nombreux lauriers de la victoire.

Mme de Brécy, sous le nom d’Adèle Chemin, fit paraître en 1806 le Courrier russe, ou Cornélie de Justal, en 2 vol. in-12. Une jeune amie de l’auteur, remplie d’esprit et de talent, mais envers qui la nature avait été avare de ses faveurs, et que sa famille accablait de ses dédains, avait inspiré à l’aimable Adèle Chemin le noble dessein de la rassurer sur l’effroi qu’elle prenait de sa destinée, et de lui prouver que la beauté n’est pas toujours nécessaire pour charmer et pour fixer. Car, ainsi que l’a dit une belle femme, de beaucoup d’esprit, « on ne sait que devenir, lorsqu’on ne sait qu’être belle. » Ce charmant ouvrage, où la fierté de femme et la véritable amitié prenaient la défense des femmes laides, réunit tous les suffrages : il produisit une vive sensation sur ses nombreux lecteurs. Je lui dus moi-même un de mes succès ; j’y puisai la comédie en deux actes que je fis représenter à cette époque au théâtre du Vaudeville, sous le titre du Petit Courrier, ou Voilà comme les Femmes se vengent. Il m’est bien doux de restituer ici cette modeste couronne à son principal auteur, à qui je demande la permission de n’en conserver qu’une feuille, comme un de mes plus chers souvenirs.

Peu de temps après, c’est-à-dire en 1809, parut, sous le nom d’Adèle Chemin, l’Homme sans caractère, ou Clémence de Sorlieu, en 3 vol. in-12. C’est un tableau des mœurs du jour, où tous les acteurs sont peints d’après nature ; c’est en même temps la description du peuple basque, et le résultat de treize mois de séjour et d’observations faites dans ce pays original et pittoresque. Tous les journaux d’alors en firent l’éloge, et classèrent