Mme ROCHELLE DE BRÉCY
Il est de ces figures franches, caractérisées, dont l’artiste habile ne pourrait rendre de profil toute l’expression, et qu’il est obligé de peindre de face. Il est de ces femmes qui joignent aux élans d’une imagination vive les nobles épanchements d’une âme forte, inébranlables dans leurs opinions, dans leurs attachements, et qui même portent la constance jusqu’à l’héroïsme.
Telle est la dame dont je me suis chargé de placer le portrait parmi ceux qui décorent cette belle galerie. Il faudrait un pinceau plus vigoureux que le mien pour faire une pareille peinture : elle exige des nuances prononcées, des traits expressifs, et surtout une touche hardie qui ne convient plus à la main vacillante d’un septuagénaire… Mais, des relations sociales et d’affinité m’ayant mis à même d’étudier depuis trente-cinq ans mon honorable modèle, j’ose espérer qu’on excusera la faiblesse du coloris en faveur de la parfaite ressemblance.
Après avoir fait toutes les guerres d’Hanovre, le père