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village du département du Jura, appelé Quintigny, où la famille de sa mère, qui y possède une propriété, se trouvait alors réunie. Les premiers mois de sa vie se sont passés là. En 1812 M. Nodier partit pour l’illyrie, emmenant avec lui sa femme et sa fille. Les malheurs de la guerre les forcèrent de revenir tous les trois en France, après un an de séjour à Laybach. Ne demandons pas à la jeune fille des souvenirs d’un si beau voyage : c’est à son père à les rendre vivants par son imagination poétique, par son style pittoresque.

Marie Nodier a fait depuis, avec son père et sa mère, plusieurs autres voyages, qui ont enrichi et développé ses jeunes facultés. Nulle éducation ne pouvait être meilleure que la sienne. Elle n’a jamais quitté ses parents, qui eux-mêmes se sont toujours trouvés fort entourés de toutes les distinctions dans les lettres et les arts. Heureusement née, douée d’une rare intelligence, passant sa noble vie avec des personnes noblement occupées, elle a dû recevoir une culture hâtive sans être prématurée. Sa belle figure a cette transparence qui permet à l’âme et à la fantaisie de s’échapper tour à tour, qui fait l’expression et la mobilité de la physionomie. Marie Nodier, mariée à M. Jules Mennessier sans quitter ses parents, a donné non pas la mesure, mais la preuve de ses talents divers dans plusieurs genres différents. De charmantes pièces de poésie, échappées à sa plume insouciante, à son imagination douce et rêveuse, ornent plusieurs recueils. Les Heures du Soir contiennent la délicieuse nouvelle qui a pour titre Laura Murillo ; le Livre rose a fait connaître la Croix d’or ; la Bibliothèque d’éducation s’est enrichie de la pièce intitulée le Mystère de la Mère et de l’Enfant. Enfin Mme Mennessier a fourni des articles au Journal des Jeunes Personnes, à d’autres recueils littéraire ; et elle a fait sur des paroles de Victor Hugo, d’Alfred