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C’est ainsi seulement que Mme de Carlowitz, retirée et solitaire, est parvenue à publier quelques-uns de ses ouvrages. Dans tous on reconnaît une habitude de méditation et une gravité de caractère peu communes parmi les femmes. Mme de Carlowitz, dont la société est très douce et les manières pleines d’aménité, joint à ces qualités de son sexe une force d’âme qui se manifeste dans ses écrits par une virilité remarquable de conception et de style.

Les ouvrages qu’elle a publiés sont :

L’Absolution, ou Jean le Parricide, 2 vol. in-8°. Paris, 1823. C’est un roman philosophique dont le sujet a existé.

Caroline, ou le Confesseur, lre édition, 1 vol. in-8° ; 2 e édition, 2 vol. in-12. Paris, 1833.

Le Pair de France, ou le Divorce, 3 vol. in-8°. Cet ouvrage, publié en juin 1835, expose et met en scène avec force et hardiesse la haute question politique et religieuse que son titre annonce.

La lecture de cet ouvrage m’a frappé, intéressé, et j’allais essayer d’exposer les diverses impressions que j’en ai reçues, lorsque j’ai trouvé ces impressions parfaitement décrites et le jugement de ma raison parfaitement confirmé par un article de journal dont je regrette de ne pas connaître l’auteur. N’espérant pas mieux faire, craignant même de ne pouvoir faire aussi bien, je transcris ici cet acte de justice rendue au talent, au caractère et à la composition de Mme de Carlowitz :

« Il y a deux manières de concourir au triomphe d’une vérité : d’abord, de la démontrer et de l’établir par la seule autorité du raisonnement ; en second lieu, de recourir aux prestiges de l’imagination, aux charmes de la fiction, pour lui donner plus de relief et de saillie, pour la faire plus vivement pénétrer dans les esprits. De