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CONCLUSION


Le moi est une coordination. — Opinion de M. Ribot. — Le rôle de l’association des idées dans la constitution du moi. — Les limites de la conscience.

I


Depuis que la psychologie tend à se séparer de la littérature et de l’art oratoire, et à devenir une science positive, elle attache surtout de l’importance aux petits faits bien observés, et elle relègue au second plan les théories brillantes. On ne sera donc pas étonné de ne pas trouver dans le dernier chapitre d’un livre sur la personnalité une théorie personnelle à l’auteur sur la nature de la personnalité. Notre conclusion sera un simple rappel des faits, et une réunion des interprétations éparses que ces faits nous ont suggérées, à mesure que nous les décrivions.

Cherchons d’abord à condenser en quelques lignes la substance de ce livre. Depuis le commencement jusqu’à la fin, nous avons toujours considéré le même phénomène, la pluralité de consciences chez un individu. Nous disons conscience, nous ne disons pas personnalité, parce que conscience désigne simplement une collection de phénomènes psychologiques conscients et réunis ensemble, tandis qu’on ne doit donner le nom de personnalité à cette collection que lorsqu’elle acquiert un haut degré de développement et que l’idée du moi se produit ; bien que la limite soit difficile à tracer entre les deux — précisément