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Ces quelques chiffres montrent que non seulement le temps de réaction est plus court du côté sensible, mais encore que la réaction est plus régulière, car la variation moyenne est beaucoup plus faible. Le temps maximum du côté sensible est même resté inférieur au temps minimum du côté anesthésique.

M. Féré a fait des expériences analogues qui l’ont conduit au même résultat ; il a observé en outre que lorsque la sensation qui sert de signal est mal perçue, ce qui peut tenir à ce que le signal est donné en touchant une région peu sensible, le temps de réaction est encore retardé.

Nous avons dit plus haut, en étudiant la force de pression, que lorsque les deux mains serrent simultanément, le chiffre de pression se trouve abaissé des deux côtés à la fois ; c’est du moins ce qui se passe chez quelques sujets hystériques. Ce qui vérifie cette première expérience, c’est qu’on peut la répéter sur les temps de réaction ; ces temps deviennent plus longs lorsque les deux mains sensible et anesthésique doivent répondre en même temps au signal. Voici quelques chiffres, obtenus chez P. S., dans cette dernière condition ; pour tout le reste du dispositif, l’expérience ne diffère pas de la précédente.


Côté sensible. Côté insensible.
Temps moyen ………………
0,277
0,709
Temps maximum …………..
0,29
0,88
Temps minimum ……………
0,18
0,45
Variation moyenne …………
0,027
0,078

La comparaison de ces chiffres avec ceux que nous avons donnés plus haut montre que l’allongement du temps de réaction produit par l’action combinée des deux mains se fait sentir des deux côtés, mais qu’il est beaucoup plus considérable pour le côté anesthésique.

C’est chez ce même sujet P. S., pour le dire en passant, que nous avons constaté, pendant les réactions du côté anesthésique, la réaction supplémentaire dont nous avons parlé[1] ; cette réaction diffère de la réaction ordinaire du côté

  1. Voir chap. iii.