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LE CORPS DE L’ENFANT

de cet examen, qui n’est pas de la compétence de l’éducateur, et pour laquelle il a besoin du concours d’un médecin intelligent ; c’est la partie proprement médicale, consistant dans la recherche d’un état pathologique défini, comme la tuberculose, la scrofule, l’anémie, l’épilepsie, etc., sans compter, bien entendu, les affections aiguës. Nous ne parlerons ici que des procédés à mettre en usage pour faire de l’anthropologie scolaire.

Déjà, sans procédé d’aucune sorte, un œil exercé s’aperçoit si un enfant est robuste ou non. Une bouche au dessin énergique a une toute autre signification que des lèvres molles, vaguement dessinées et tombantes. Une chair au modelé défini et comme sculpté est plus saine qu’une chair flasque. La coloration surtout est importante ; elle est formée par le mélange de deux tons élémentaires, l’un rouge, l’autre jaune, dont la valeur et la proportion doivent être telles que le visage paraisse coloré, et ne le soit pas plus en jaune qu’en rouge, mais d’une manière équivalente ; le teint blanc, par défaut de ces deux colorations, ou l’exagération d’un seul des deux tons, est une déviation de l’état normal. J’attirerai encore l’attention sur l’expression de force ou de faiblesse que donne l’attitude du corps. Pendant le repos, une personne fatiguée se trahit par deux sortes d’attitudes : des attitudes ligamenteuses, c’est-à-dire telles que pour garder la position, on ne recourt pas aux muscles, mais aux ligaments ; ou bien des attitudes dans lesquelles on recherche inconsciemment un appui ; par exemple, on s’accote à un mur, on s’accoude à une table, on se renverse sur le dossier d’un fauteuil. La recherche de l’appui est évidemment le signe d’une faiblesse physique, car toutes les fois qu’on est appuyé, on éprouve un soulagement, en raison du poids que l’on fait supporter à l’appui et dont on débarrasse son corps. Ainsi, je suppose qu’on soit