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LE CORPS DE L’ENFANT

l’internat-prison, qui a attristé la jeunesse de tant d’hommes de notre génération, soit aussi malsain pour le développement corporel que pour le développement de l’esprit ? Il est encore facile de le savoir, en comparant le développement corporel moyen des internes et des externes. L’influence néfaste produite par les concours, par le surmenage, par l’insalubrité des bâtiments, par les erreurs du régime alimentaire, tout cela peut se doser avec l’examen physique, bien mieux que par tout autre procédé. Du moment qu’une collection de sujets, placés dans certaines conditions, montrent des signes de déficience physique, de chétivité, il est incontestable que ces conditions ne sont point bonnes. Un exemple à l’appui. Il y a dix ans, je faisais des contrôles de ce genre dans les écoles normales d’instituteurs et d’institutrices. Je me rappelle encore quelques-unes de mes constatations. Il y eut des écoles ou je fus effrayé par la maigreur et la chétivité des élèves que je pesais ; on m’apprit que ces élèves, des jeunes filles, étaient surmenées par un concours dans lequel elles n’arrivaient que dans la proportion d’une sur vingt. On ajouta que les bâtiments de l’école étaient étroits, vieux et insalubres. C’était la confirmation et l’explication de ce que me racontait la balance.


II

le rapport entre l’intelligence
et le développement physique.


Dans les pages précédentes, nous avons insisté sur un certain nombre de circonstances où il y a un grand intérêt pour les écoliers, pour les familles, pour la société, à ce que la force physique des écoliers soit attentivement mesurée. Nous voulons