Page:Binet - Les Idées modernes sur les enfants.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LES IDÉES MODERNES SUR LES ENFANTS

ralement la conséquence d’une influence héréditaire.

Par opposition à l’état de santé, la force physique résulte de deux ordres principaux de facteurs : le degré du développement corporel (taille, poids, autres mesures anatomiques) et la quantité de travail qu’un individu est capable de produire en un temps donné. Ici aussi, il faudrait faire des distinctions ; dans la motilité, on distinguerait l’adresse, la vitesse, l’élégance et la force ; celle-ci à son tour doit être considérée à un double point de vue : le maximum de force pouvant être atteint à un moment donné ; et d’autre part la prolongation de l’effort et l’endurance, c’est-à-dire la résistance à la fatigue.

Après avoir montré le nombre, la variété et la complexité des qualités que l’on comprend sous les noms de force physique, il est bon d’ajouter que, malgré notre analyse, il peut être utile en pratique de considérer cet état physique en bloc ; car, en moyenne, lorsque les enfants sont grands, pesants de corps, vigoureux de leurs muscles, ils sont en bonne santé ; et d’autre part, le moyen le plus sûr, le plus expéditif de mesurer l’état de santé d’un groupe d’enfants est encore de mesurer leur état physique ; le procédé serait à critiquer, si on l’appliquait à un enfant particulier ; il devient absolument légitime pour un groupe.

Nous donnerons les noms de vigueur et de chétivité à cet ensemble, suivant le degré où il se réalise.


Parlons d’abord de l’état de santé ; nous n’en dirons que deux mots, car cette étude n’appartient pas au sujet de notre livre ; nous ne faisons pas ici de médecine, mais de la pédagogie psychologique. L’étude de l’état de santé appartient non pas à l’instituteur, mais au médecin. Seulement, comme l’instituteur est toujours présent en classe, et tient les enfants sous une surveillance continue, il a l’occasion