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L’ENFANT À L’ÉCOLE

le bien fondé de cette distinction, imaginons une école primaire où l’on imposerait aux enfants un enseignement d’une inutilité criante ; on leur ferait apprendre, par exemple, de l’hébreu ou du chinois ce sont encore les plus intelligents, ceux qui plus tard réussiront le mieux, qui arriveront à acquérir leur brevet de chinois ; mais ce ne sera pas une preuve que cet enseignement-là pourra être bien utile à des petits Français. On comprend par là qu’il faut analyser cette question pour y voir un peu clair. L’enquête devrait consister surtout à demander à d’anciens élèves quelles sont les notions scolaires qui leur ont servi, quelles sont celles qu’ils jugent inutiles, celles aussi qu’ils regrettent qu’on ne leur ait pas données. Il faudrait encore comparer la destinée post-scolaire d’élèves ayant reçu des genres d’instruction tout à fait différents. Pourquoi dans les musées et les écoles de sciences sociales, n’a-t-on jamais fait cette enquête ?


II

la mesure du degré d’instruction.


Pour le moment, nous sommes obligés de juger les élèves d’après les programmes de l’enseignement auquel ils ont été soumis. Nous acceptons donc cet enseignement et ces programmes comme une fin qui ne se discute pas et nous devons considérer comme le meilleur celui des élèves qui a pu s’assimiler le plus de connaissances scolaires.

Occupons-nous surtout de la forme de l’examen ; recherchons comment se fait le choix des questions et de quelle manière elles sont posées. Bien des réformes seraient à introduire ici, et tout le monde a pu vérifier les observations que je vais consigner.

Si on suit attentivement quelques examens de droit ou de médecine, on est surpris de la différence qui