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INTRODUCTION

(in-f° et in-12), 1617, 1623 et 1630. Elles reproduisent en principe le texte de 1597, qui est devenu pour ainsi dire classique par leur intermédiaire. Mais elles présentent de temps à autre des corrections intéressantes, parfois même des additions et des suppressions que j’ai toujours indiquées. Ces modifications de valeur critique sont dues soit à l’éditeur, Nicolas Buon, soit plus probablement à Jean Galland pour les deux premières, à Philippe Galland, à Claude Garnier ou à Robert III Estienne pour la troisième et la quatrième. La cinquième reprend le texte de 1609 in-12, du moins en principe. La plus correcte des cinq est incontestablement celle de 1623[1].

Quant aux sources de Binet provenant des Œuvres de Ronsard, au lieu de les indiquer au-dessous de l’appareil critique, j’ai cru préférable de les réserver pour le Commentaire placé à la fin du volume et de les grouper avec les autres sources en un tableau d’ensemble. Ce sont autant de documents qui aident à comprendre comment Binet a fait son opuscule. Les variantes, qui parfois sont très étendues, occupent seules le rez-de-chaussée des pages de texte, et je n’ai eu recours pour y renvoyer le lecteur qu’à une seule espèce de signe, le chiffre. J’ai marqué d’un astérisque tout mot ou passage qui est l’objet d’une note dans le Commentaire, lequel, en dehors de l’indication des sources, est surtout historique et critique[2]. Enfin, d’un bout à l’autre j’ai nettement séparé l’appareil critique du texte primitif : en aucun cas les additions de 1587 et de 1597, quelle que soit leur importance, ne sont venues prendre la place réservée au texte fondamental.

Une fois ce texte choisi, l’ordre et le nombre des variantes arrêtés, voici comment j’ai procédé pour les établir.

J’y ai respecté scrupuleusement la graphie sous les réserves suivantes :

1° J’ai substitué aux signes abréviatifs ~ et les consonnes nasales et les finales en us qu’ils remplacent au xvie siècle[3].

2° J’ai remplacé les i et les u consonnes par le j et le v ; j’ai adopté pour l’s et pour l’u les formes actuelles.

3° J’ai rétabli l’accent grave sur à préposition et adverbe de lieu ; je l’ai supprimé en revanche sur a verbe et sur ou conjonction d’alternative, car cette distinction existe couramment dans la deuxième moitié du xvie siècle, et l’on peut être certain que, là où cet accent manque

  1. Jean Galland est mort en janvier 1612. Son neveu, Philippe Galland, lui succéda comme principal du collège de Boncourt et exécuteur testamentaire de Ronsard. Claude Garnier a revu en entier l’édition des Œuvres de Ronsard de 1623 (lui-même le dit à la fin de son Commentaire sur les Discours), sauf toutefois les Epitaphes, le Recueil des Œuvres retranchées et le Tombeau, qui ont été corrigés au point de vue typographique par R. Estienne, de la famille des célèbres imprimeurs (Cf. le Ronsard de Blanchemain, VII, 7 ; VIII, 74 ; Fr. Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiés de 1597 à 1700, t. I. pp. 195, sur Claude Garnier, et 187, sur Robert III Estienne).
  2. C’est à dessein que les notes philologiques ont été réduites au strict nécessaire. La langue de Binet n’a rien de remarquable ; il emploie un vocabulaire courant ; sa phrase seule a parfois besoin d’éclaircissements, étant lourde, enchevêtrée, équivoque.
  3. D’ailleurs on trouve écrit indifféremment hom̃e et homme ; Frãce et France ; et non ; Rõsard et Ronsard : pl et plus, etc.