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INTRODUCTION

3o à propos de Cassandre : « … amoureux seulement de ce beau nom, comme luy mesmes m’a dit maintefois, ce qu’il semble quasi vouloir donner à cognoistre en un Sonet qui commence : Soit ce nom vray ou faux. » (1er texte). — « … amoureux seulement de ce beau nom, ainsi que luy mesmes m’a dit autrefois, ce qu’il semble quasi vouloir donner à cognoistre par cette devise qu’il print alors, Ὡς ἴδον ὡς ἐμάνην et par un lieu en ses œuvres, où il dit : Soit le nom faux ou vray. » (2e texte). — « … resolut de la chanter, tant pour la beauté du suject que du nom, dont il fut épris aussi tost qu’il l’eut veuë, ainsi que par un instinct divinement inspiré : ce qu’il semble assez vouloir donner à cognoistre par ceste devise qu’il print alors Ὡς ἴδον ὡς ἐμάνην » (3e texte) ;

4o « Il souloit dire que ces courtisans envieux ressembloient aux mastins qui cherchent à mordre la pierre qu’ils ne peuvent digerer » (3e texte) ;

5o « Il m’a dit maintesfois, que plusieurs pieces de ses Amours et des Mascarades avoient esté forgées sur le commandement des Grans » (2e et 3e texte) ;

6o à propos d’Hélène « aimée chastement » par Ronsard : « Il me l’a tesmoigné souvent, et le monstre assez en ce Sonnet, Tout ce qui est de sainct » (2e texte ; phrase supprimée dans le 3e et remplacée par l’anecdote de la reine mère) ;

7o à propos de l’opuscule apocryphe sur la mort de Ronsard : « et me souvient qu’il me dit un jour à ce propos, au dernier voyage par luy fait à Paris, qu’il ne… » (les trois textes) ;

8o « Sur ses derniers jours me faisant cet honneur de me communiquer familierement tant les desseins de ses ouvrages, que les jugemens qu’il donnoit des escrivains du jourd’huy… Ô, disoit-il, que nous sommes bien tost à nostre barbarie… Puis me parlant de tels auteurs… Ils ont, me disoit-il… Mais parlant de quelques autres… il ne peut un jour se tenir qu’il ne me dictast sur le champ ces vers : Bien souvent, mon Binet… » (les trois textes) ;

9o « Il disoit ordinairement que tous ne devoient temerairement se mesler de la Poësie… » (les trois textes) ;

10o « Je ne celeray point pourtant que par la complainte d’un amy de Francus, mort,… il m’a dit avoir entendu un Prince qui estoit fort necessaire pour l’estat… » (3e texte) ;

11o « Il a changé l’addresse d’aucunes pieces de ses œuvres… par bonne raison, ainsi qu’il m’a raconté, et que nous voions au Sonet qui commence : À Phebus, Patoüillet… » (3e texte);

12o à propos des Satires : « Il m’en a monstré quelques-unes… mais je croy qu’elles seront perdues, d’autant que m’ayant recommandé et laissé ses œuvres corrigées de sa derniere main, pour y tenir l’ordre en l’impression, suivant ses memoires et advis, et desquels il s’est fié à moy, il me dit, quant aux Satyres, que l’on n’en verroit jamais… » (les trois textes)[1].

Ainsi Binet affirme ou laisse entendre qu’il a été directement renseigné par Ronsard dans des conversations familières, ou même confidentielles.

  1. Un peu plus loin (ci-après, p. 50, ligne 29), affirmation analogue dans le 2e et le 3e texte, à propos de la réédition des Œuvres « … ainsi qu’il me l’avoit recommandé, inviolable ».