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INTRODUCTION

amplifiés à l’aide de phrases ou d’incidentes littéralement copiées, sans référence aucune, dans les morceaux de prose qui accompagnaient primitivement les Quatre premiers livres des Odes[1].

Il a également utilisé, le plus souvent sans le dire, trois notes de Belleau au deuxième livre des Amours, l’une sur le lieu de naissance de Ronsard, les deux autres sur sa rencontre avec Marie du Pin (qui l’ont d’ailleurs mal inspiré)[2], quelques vers de l’Hymne de Henri II sur Ronsard page[3], de la Bergerie sur Dorat humaniste[4], de deux pièces du Bocage royal, l’une adressée à la Reine mère, l’autre au Cardinal de Lorraine[5], une strophe de l’Ode à Calliope (dont l’insertion a rendu le passage tout à fait incohérent)[6], quelques vers de l’Elegie prologue du deuxième livre des Amours et d’une Elegie à Genevre[7], un passage du Chant pastoral à Mad. Marguerite[8] : cela dans la première partie de son opuscule, pour les trente premières années du poète.

La deuxième et la troisième partie présentent des additions plus longues, fondées pour la plupart sur des documents écrits. Binet y utilise, au sujet de Ronsard et des protestants, deux ou trois pamphlets huguenots, deux passages de la Responce aux injures et vingt-deux vers des Dithyrambes, qu’il cite en les attribuant, de bonne foi ou non, à Bertrand Berger[9] ; puis, à propos des relations de Ronsard et de Charles IX, les Stances sur l’entrevue de Bayonne, le Tombeau de Marguerite de France, des vers qu’on attribuait à Virgile, placés à la fin des Mascarades, et quatre satires inédites dont deux certainement étaient ou avaient été sous ses yeux en manuscrit[10]. Il cite une strophe inédite que Ronsard aurait dictée à son lit de mort, deux distiques latins d’un inconnu et deux quatrains de Ronsard relatifs à la Franciade (les quatrains bien maladroitement)[11]. Il insère une phrase sur La Ramée, peut-être d’après le commentaire de la Rhetorica d’Omer Talon, une demi-page sur les substitutions de noms dans les œuvres de Ronsard, d’après un sonnet des Amours dédié d’abord à Grevin et une odelette inédite conservée dans les papiers du poète, cinq lignes sur la composition de la « Pleiade », d’après une Epitre en prose que Ronsard avait retranchée de ses œuvres en 1578[12]. Il cite le début du poème sur la Loy divine, qu’il n’avait pas osé publier sous Henri III, et le fragment de la Militie françoise, qui, pour grossir

    pas péremptoire, étant donnée l’étourderie ou l’imprécision dont Binet a laissé tant de preuves ; je ne crois pas qu’il se soit jamais soucié de donner une liste exacte et complète des premiers essais lyriques de Ronsard, même le pouvant.

  1. V. ci-après le Commentaire, pp. 82, 111, 112, 119, 124, 126, 131, 144, 197 et 231.
  2. V. ci après le Commentaire, pp. 69, 129 et 130.
  3. Ibid., p. 82-83
  4. Ibid., p. 90.
  5. Ibid., pp. 119, 125 et 146.
  6. Ibid., p. 126-127.
  7. Ibid., p. 131.
  8. Ibid., p. 133.
  9. Ibid., pp. 151 à 156.
  10. Ibid., pp. 157-158, 164, 169 à 173.
  11. V. ci-après le Commentaire, pp. 187, 205 et 206.
  12. Ibid., pp. 215 à 217 et p. 219.