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INTRODUCTION

final, — sans oublier les deux premières héroïnes de ses vers d’amour, Cassandre et Marie. J’énumère les principales dans l’ordre qu’il a suivi : l’Épitaphe d’A. Turnebe, l’Élégie à J. de la Peruse, le Discours contre Fortune, la préface des Odes Au Roy Henri II, l’ode pindarique À J. du Bellay, la préface posthume de la Franciade, l’Élégie à Loys des Masures (rapprochée de la 2e préface de l’Olive de Du Bellay), l’Épithalame d’Ant. de Bourbon, l’Avant-entrée du roy Henri II (retranchée par Ronsard), l’Ode de la Paix (datée ainsi que la pièce précédente). L’Hymne triomphal sur le trespas de Marguerite de Valois (texte primitif et texte remanié), un sonnet À Pontus de Tyard, la 2e ode A Madame Marguerite, les dédicaces des Commentaires de Muret et de Belleau sur les Amours, deux épîtres latines de L’Hospital, l’ode À Michel de L’Hospital, l’ode À Melin de Saint-Gelais. Deux pièces des Odes adressées à Henri II (la dédicace et la première du troisième livre), peut-être aussi trois sonnets des Regrets de Du Bellay, lui apprirent que le projet de la Franciade remontait au règne de Henri II ; les Hymnes, dont l’un porte aux nues Henri II, que dès ce règne Ronsard donna des preuves de ce qu’il pouvait dans le genre héroïque ; le poème À Pierre L’Escot, où Henri II est mis en scène, que dès ce règne Ronsard était honoré comme le chantre des gloires nationales ; enfin six épigrammes des Poemata de Du Bellay, que, sous ce règne encore, il avait reçu des Jeux floraux de Toulouse une Minerve d’argent, dont il fit présent à Henri II.

Sur le Ronsard du temps de Charles IX les documents abondaient dans les Œuvres. Pourtant Binet ne semble pas en avoir tiré grand parti, soit qu’il ait eu l’embarras du choix, soit plutôt qu’il n’ait pas pris le temps de les chercher ni su comment les classer. À peine fait-il une allusion aux Discours politiques, aux Eclogues et à la Franciade ; toutefois il mentionne les vers de Charles IX, « lesquelz se voyent encores imprimez parmi les œuvres de Ronsard », et les satires autorisées par ce roi, d’après un passage des Estrennes à Henri III ; il semble avoir noté dans les Poëmes quelques vers sur la fièvre maligne qui alita Ronsard une année entière, mais au lieu de les citer, il cite une pièce latine de l’abbé de Pimpont, qui n’offre aucun intérêt historique. Sur les relations de Charles IX et de Ronsard il s inspira encore de quelques lignes d’Arnaud Sorbin et de Papire Masson, biographes de ce roi.

Le Ronsard du temps de Henri III était sans doute mieux connu de Binet ; pourtant il ne s’y attarda pas. Trois passages des Œuvres confirmèrent ce qu’il savait des relations du roi et du poète, les deux premières pièces du Bocage Royal et la première Élégie, dédiées à Henri III ; mais il avait hâte d’arriver à la dernière année, sur laquelle il possédait des documents certains et précis : un opuscule qu’un faussaire avait attribué à Ronsard mourant, trois pièces manuscrites que Binet cite (l’Hymne de Mercure, un fragment inachevé adressé à Galland, une lettre également à l’adresse de Galland), et les Derniers vers, dont il reproduit deux pièces intégralement et résume les autres. Il abuse même des citations dans cette fin de la biographie proprement dite, mêlant aux vers de Ronsard trois de ses propres épigrammes et une de Dorat, qui n’offrent aucun intérêt historique et sont du pur remplissage.

Dans la dernière partie de son opuscule, Binet expose les opinions