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INTRODUCTION

par ses amis et admirateurs, d’abord l’« eclogue meslée » de Binet intitulée Perrot, puis le Tombeau proprement dit.

À noter en outre que les pièces du Tombeau sont divisées elles-mêmes en deux parties, dont l’une, qui s’arrête à la page 112, contient sur cette page les Fautes à corriger, et l’autre, qui est intitulée Autres vers sur le tombeau de Ronsard, semble avoir été ajoutée en appendice après que l’opuscule était déjà complètement imprimé. Il y a même au début de cette sorte d’appendice une pagination adventice de deux feuillets qui ont encore été ajoutés au dernier moment, et qu’on a mis là parce que l’Extrait du privilège, qui clôt la page 128, était imprimé quand ils sont arrivés à l’atelier (ce sont les pages 112.1, 112.2, 112.3 et 112.4). — Une dernière remarque n’est pas moins probante. Binet, dans sa hâte de publier sa Vie de Ronsard, y laissa un nombre considérable de fautes d’impression, dont quelques-unes très graves. Il n’en releva que quatre dans la table des errata. Les autres disparurent à la deuxième édition.

La Vie de Ronsard reparut chez G. Buon, dans le 5e volume (tome X et dernier, pp. 107 à 157) de la première édition posthume des Œuvres de P. de Ronsard, dont le format est in-12. Cette fois elle est placée immédiatement après les Derniers vers de Ronsard, et immédiatement suivie de l’Eclogue de Cl. Binet et du Tombeau de Ronsard. Toute trace de table d’errata a disparu. Le privilège, dont l’extrait se trouve à la fin du volume, est daté du 14 mars 1586. L’achevé d’imprimer, qui suit ce privilège, est daté du 24 décembre 1586. Cette deuxième édition de la Vie de Ronsard est donc encore, comme la première, de l’année 1586, quoique les cinq volumes de l’édition des Œuvres dont elle fait partie portent le millésime 1587. Neuf mois seulement séparent l’une de l’autre, et dans ce court intervalle, Claude Binet, pourtant très occupé par ailleurs[1], a profondément transformé sa rédaction primitive, corrigeant les fautes d’impression et quelques erreurs de faits, allongeant

    n’avait plus sa raison d’être après le 24 février, et l’épilogue de Galland, qui passait dans le Tombeau.

  1. C’est dans le même temps qu’il élabora 1re édition posthume des Œuvres de Ronsard, pour laquelle il composa une longue dédicace Au Roy de France et de Pologne, en vers alexandrins, placée immédiatement après le portrait de Henri III, en tête des pièces liminaires et bien avant la modeste dédicace en prose de J. Galland, qui précède directement le texte même de Ronsard. Dans sa dédicace, Binet fait apparaître et parler l’ombre de Ronsard, comme celui-ci avait fait apparaître et parler Du Bellay dans son élégie à Loys Des Masures. — Après la mort de Binet (1600), J. Galland supprima la pièce entière de son collaborateur, voulant peut-être se réserver aux yeux de la postérité l’avantage d’avoir été le seul exécuteur testamentaire.

    En outre Binet publia en 1586, en collaboration avec Dorat, un livre curieux intitulé Sibyllarum duodecim oracula... Les Oracles des douze Sibylles extraits d’un livre antique, mis en vers latins par Jean Dorat et en vers françois par Claude Binet : avec les figures desdites Sibylles pourtraites au vif et tirées des vieux exemplaires par Jean Rabel. Paris, J. Rabel, m.d.lxxxvi In-folio de 19 ff. (Bibl. Nat., Rés. Yb, 60).

    Enfin n’oublions pas que Claude Binet était alors l’un des substituts du Procureur général au Parlement de Paris, et que par suite il avait probablement du travail au Parquet (voir ci-dessus, p. xix, note 2).