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ET CRITIQUE

traire ici que, par exception, il a remanié le texte de sa propre initiative parce que c’était nécessaire, et d’ailleurs en se conformant autant que possible à « l’intention » du poète. Ce qui n’empêche pas que les déclarations de Binet exécuteur testamentaire restent sujettes à caution parce que la première édition posthume présente des remaniements de texte très suspects, et des modifications de classement si peu judicieuses que nous nous refusons à croire qu’elles ont été faites « selon l’intention » du poète.

Mlle Evers a eu raison d’écrire à propos de la préface posthume de la Franciade qu’on ne saurait déterminer la nature et l’étendue de la revision qui en fut faite, étant donné surtout que cette préface est écrite dans la prose claire de Ronsard et ne présente pas trace du style confus et plat de Binet. « Il se peut, ajoute-t-elle, que le biographe ait exagéré sa part dans l’élaboration de l’édition posthume, mais la déclaration très franche, qu’il a revisé le « discours sur le poëme héroïque », suffit à montrer que les éditeurs de 1587 n’ont pas reproduit purement et simplement les notes de Ronsard, mais ont usé de leur propre jugement en les arrangeant. » (Op. cit., Introd., pp. 22 et 23.)

P. 50, l. 21. — Bocage. C’est la pièce des Parques : « Les Parques, qui leur chef de chesne couronnerent... », dediée à Henri III, et publiée pour la première fois dans l’éd. coll. de 1587, n° 6 du Bocage Royal (Bl., III, 303 ; M.-L., VI, 308).

P. 50, l. 22. — Tyron. C’est l’élégie A Philippe Desportes : « Nous devons à la Mort et nous et nos ouvrages... », publiée pour la première fois dans l’éd. collect. de 1587, n° 2 des Elégies (Bl., IV, 217 ; M.-L., VI, 311).

P. 50, l. 24. — qui suivent. L’Hymne de Mercure parut en effet pour la première fois dans l’éd. collective de 1587, vers la fin du 2e livre des Hynnes ; il était dédié A Claude Binet Beauvoisin, Poëte françois. Des trois pièces qui le suivaient, la première, la Paraphrase sur le Te Deum, avait été publiée dès 1565 ; les deux autres, l’Hynne des Peres de famille et l’Hynne de Saint Roch, étaient inédites (Bl., V, 249-63 ; M.-L., VI, 316-25).

P. 50, l. 25. — sorte de Poëme. Ceci n’est pas tout à fait exact. Ronsard n’a pas laissé dans ses papiers inédits de préface en vers pour les Amours, ni pour les Gayetez, ni pour les Odes, ni pour les Eclogues, ni pour les Discours. Celles qu’il a laissées, et qui furent publiées pour la première fois dans l’éd. de 1587, sont les suivantes :

Pour la Franciade : « Homere, de science et de nom illustré... » (Bl., III, 37) ; pour le Bocage Royal : « Comme un seigneur pratique et soigneux du mesnage... » (Ibid., 264) ; pour les Mascarades : « Mascarade et Cartel ont prins leur nourriture... » (Id., IV, 120) ; pour les Elegies : « Les vers de l’Elegie au premier furent faits... », et : « Soit courte l’Elegie en trente vers comprise... » (Ibid., 210) ; pour les Hynnes : « Les Hynnes sont des Grecs invention premiere... » (Id., V, 11) ; pour les Poëmes : « Poëme et poësie ont grande difference...  » (Id., VI, 7) ; pour les Epitaphes : « Le derrenier honneur qu’on doit à l’homme mort... » (Id., VII, 168). Pour les Odes, il laissait un Avis au lecteur en prose qui parut également en 1587 et que Bl. a reproduit (II, 7).