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ET CRITIQUE

cace, dont les uns s’expliquent, se justifient même, dont les autres me semblent témoigner plutôt d’une certaine « inconstance d’amitié », surtout ceux qui ont eu lieu après la mort des intéressés :

L’ode de 1550 Si l’oiseau qu’on voit a été successivement dédiée à Jean, puis à Abel de la Harteloire, enfin à Dorat.

L’ode de 1550 O terre fortunée est dédiée à Julien Peccate jusqu’à l’édition de 1578 inclus, à Des Autels dans les éd. suivantes.

L’ode de 1550 Que nul papier dorenavant est dédiée d’abord à Ch. de Pisseleu, à partir de 1555 au seigneur de Lanques.

L’ode de 1550 Tu me fais mourir et le sonnet de 1555 E que me sert, la Traduction de quelques epigr. grecz de 1554, l’élégie de 1554 Je veux mon cher Paschal, l’hymne de la Mort de 1555, dédiés d’abord à Paschal, le sont à partir de 1560 à Pasquier, à Muret, à Belleau, à Des Masures.

L’ode de 1554 Du malheur de recevoir est dédiée à Revergat jusqu’à l’éd. de 1578 inclus, à Robertet dans les éd. suivantes.

La chanson de 1560 Qui veut sçavoir Amour est dédiée à O. de Magny dans les deux premières éditions collectives, mais à partir de 1571 à Nicolas, secrétaire du Roi.

L’élégie de 1560 Mon Lhuillier tous les arts et le sonnet de 1563 Quand Apollon auroit faict restent dédiés à L’Huillier de Maisonfleur jusqu’à l’édition de 1571 inclus ; à partir de 1573, l’élégie est dédiée à Troussily, le sonnet à Lansac le jeune.

La Paraphrase du Te Deum, dédiée en 1565 au seigneur Boulan, l’est à partir de 1567 à Monsieur de Valence (Jean de Monluc).

Le sonnet de 1565 Quand tu naquis est d’abord dédié à Vaumény, à partir de 1578 à Edinton, un autre joueur de luth.

Dans la première édition posthume, J.-A. de Thou remplace De Bray (dédicace de l’Orphée) ; Binet remplace Girard (dédicace du Rossignol) et Brués (dédic, du sonnet de 1555 Veux tu sçavoir) ; Galland remplace Troussily, déjà nommé ; Belon remplace Thevet, auquel Ronsard avait dédié en 1560 l’ode Hardy celui qui le premier et le sonnet Si du nom d’Ulyssés.

Pour la disparition du nom de Grevin, v. la note suivante. Pour celle du nom de Paschal, ma thèse sur Ronsard p. lyr., pp. 125 et suiv. Pour l’apparition du nom de Binet, ci-dessus, p. 198. — Sur cette question, voir encore Colletet, Vie de Ronsard, pp. 80 et suiv., en ayant soin de corriger ce qu’il dit de Gassot et de Choiseul, comme nous l’avons fait ci-dessus, pp. 195-196 ; Blanchemain, tome V de son Ronsard, p. 239, note ; Marty-Laveaux, Notice sur Ronsard, p. lxxxix.

P 43, l. 36. — de ses escrits. Nous avons à ce sujet le témoignage de Ronsard lui-même, dans une courte pièce qu’il écrivit à l’époque où fut imprimée la 2e édition collective de ses œuvres (mars 1567). En voici le début :

J’oste Grevin de mes escris
Parce qu’il fut si mal appris,
Afin de plaire au Calvinisme
(Je vouloy dire à l’Atheisme)
D’injurier par ses brocards
Mon nom cogneu de toutes parts,