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ET CRITIQUE

dont quatre survivants, alors que L. Froger en compte sept, dont cinq survivants, en se fondant sur le Tableau généal. de la Biblioth. Nation. qu’il a publié (Nouv. Rech., p. 110 et 224) ; 2o que Binet et Du Perron ont substitué le mot freres au mot enfans, que le poète avait employé plus exactement, puisqu’il avait une sœur aînée, Louise, fille d’honneur de la reine Eléonore en 1531, et mariée en 1532 à François de Crévent.

D’autre part ce que dit Binet de deux frères du poète, Claude et Loys, vient de ces lignes de J. Velliard : « Mihi jam primùm occurrit altitudo animi Claudii Ronsardi maximi natu, quo artis militaris nemo scientior fuit. Hic enim è ludo atque è pueritiae disciplina, bellis maximis ac acerrimis hostibus ad exercitum profectus est, extrema pueritia propter armorum peritiam ascitus est in regiam cohortem, in qua Martis officina tam strenuè se gessit, ut in primis Regi esset praesidio, suis honori, sibi utilitati, et ornamento patriae. Etiam mihi obversatur ante oculos singularis Lodoici Ronsardi Lodoici filii pietas, humanitas, pari comitate condita gravitas, qui... duabus opimis Abbatiis ornatus fuit a rege Carolo, Tyrone apud Unellos, et Belloco apud Cænomanos... » (Laud. fun. I, ff. 3-4). Or Velliard et Binet ont commis là une erreur, et sont les seuls à l’avoir commise au xvie siècle. L’aîné, l’héritier de la Possonnière, fut bien Claude, qui suivit comme son père la carrière militaire, lui succéda parmi les cent « mansionnaires royaux », devint chevalier en 1555 et mourut en 1556. Mais ils ont confondu Loys avec Charles, lequel fut en effet abbé de Tiron en 1564 et de Beaulieu en 1575 ; il n’y a jamais eu de Loys de Ronsard, abbé de Tiron, et le poète n’a pas eu de frère du nom de Loys. La confusion vient probablement de ce que le fils aîné de Claude de Ronsart (par conséquent le neveu du poète), qui fut un catholique farouche et mourut vers 1578, s’appelait Loys. (Cf. Froger, Rev. hist. du Maine, tome XV, 1884, art. cit., pp. 110-118 ; Ann. Fléch. de mars 1906, Notes sur la famille de Ronsard, p. 86.)

P. 4, l. 25. — Septentrionale. Pour cette addition, Binet s’est inspiré d’une note de R. Belleau : « Cousture est un village assis en la Varenne du Bas-Vandomois, où nasquit le poète, au pied d’un coustau tourné vers le Septentrion, en un lieu qui de présent est nommé la Possonniere, chasteau appartenant aux aisnez de la maison de Ronsard (Amours, second livre, commentaire de la Quenouille ; Bl., I, 220, note 6).

P. 4, 1. 27. — devant Pavie. Erreur flagrante, la bataille de Pavie ayant eu lieu le 24 févr. 1525 (n. st.). D’où vient-elle ? Du Perron avait seulement relevé ce fait incontestable que le jour des obsèques de Ronsard coïncidait avec le jour anniversaire de la bataille de Pavie : « Là où nous pouvons encore remarquer en passant que la prise du Roy François devant Pavie qui est l’accident duquel il (Ronsard) a voulu illustrer l’année de sa nativité, se rencontre justement en un mesme jour que cestuy-cy, auquel nous celebrons la memoire de sa mort, qui est la feste S. Mathias. » (Or. fun., texte de 1586). Mais les deux panégyristes latins étaient allés plus loin. G. Critton avait joint à ses éloges fun. une pièce de vers De die exsequiarum qui Ronsardo natalis et fatalis fuit. J. Velliard avait fait aussi du 24 février le jour anniversaire de la naissance du poète : « Quàm praeclarè divinus hic Poeta