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ET CRITIQUE

P. 2, l. 30. — Poissonnière. Binet se trompe sur l’étymologie de ce nom. La vraie orthog. est Possonniere ; il l’avait d’ailleurs adoptée dans sa 1re rédaction (cf. ci-dessus p. 3, l. 19). Amadis Jamin dit avec raison dans une ode Au sieur de la Possonniere :

La Possonniere de posson
Se surnomme, non du poisson
Qui des Ronsards nomme la race.
(Œuv. poét., éd. de 1575, Meslanges, f° 230 v°.)


On appelait « possonnieres » les endroits où se mesuraient les liquides à l’aide du poçon ou posson, terme qui s’est corrompu en poinçon, ponson, poisson. Pour désigner le domaine des Ronsart à Couture, on écrivait au xve et au xvie siècle la Possonniere, et c’est aussi l’orthog. adoptée le plus souvent dans les actes notariés, ou ayant un caractère officiel quelconque, du xviie et du xviiie siècle. Cependant c’est l’orthog. Poissonnière qui a prévalu, non seulement chez les habitants du Bas-Vendomois, mais encore dans les travaux d’érudits, tels que l’abbé Simon, l’historien de Vendôme, et les deux derniers éditeurs de Ronsard, Blanchemain et Marty-Laveaux, d’après l’opinion généralement répandue que ce nom vient des poissons qui figurent dans les armes des Ronsart. Cette confusion, qui s’explique aisément, fut faite dès le xvie siècle, comme on le voit par la 2e et la 3e rédaction de Binet. Le poète lui-même semble avoir partagé l’opinion vulgaire, car il écrit dans une lettre à son ami Passerat en 1566 : « Je m’en iray demain aux Trois Poissons boire à vos bonnes graces. » (Bl., VIII, 169 ; M. L., VI, 481.) — Sur cette question, voir Chabouillet, Notice sur une méd. inéd. de Ronsard, p. 20 ; Froger, Nouv. rech. sur la fam. de R., passim ; Laumonier, Annales Fléchoises de mai 1903, pp. 257 et suiv. ; Hallopeau, le Bas-Vendomois, pp. 59 et suiv.)

P. 2, l. 41. — du Mans. Nous n’avons pas trouvé la moindre mention de ce Julian Ronsart, évêque du Mans, ni dans Rochambeau (op. cit.), ni dans Froger (op. cit.), ni dans Hallopeau (op. cit.) Nous l’avons vainement cherché dans la liste des évêques du Mans, Gallia Christiana, tome XIV, p. 339 ; Mas-Latrie, Trésor de Chronol., col. 1433.

Binet a peut-être confondu avec Jehan Ronsart, oncle du poète. Il était curé de Bessé-sur-Braye, chanoine du Mans, vicaire général de l’évêque-cardinal du Mans, Louis de Bourbon. Il mourut en 1535 et fut inhumé dans une des chapelles de la cathédrale, celle de Saint-Nicolas (Froger, Nouv. Rech. sur la famille de R., pp. 98 et 99.) V. ci-après, p. 70, au mot « expres ».

P. 3, l. 4. — à Remi Belleau. On voit que Binet n’a pas consulté cette pièce autobiographique dans l’édition originale, le Bocage de 1554, où elle était dédiée à Pierre Paschal, et qu’il a ignoré par conséquent pour quelle fin Ronsard l’avait écrite. Il ne s’est pas douté un instant qu’elle était primitivement destinée à documenter un panégyrique

    ruption du xie au xviiie siècle, aux portes de Vendôme, entre le bourg de Saint-Bienheuré et le bourg de la Chapelle-d’Areines... (Annales Fléchoises de mai-juin 1909, pp. 199 à 205).