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part, la pensée est souvent en contradiction avec l’image, et toujours plus complète que l’image, et parfois aussi elle se forme et se développe sans le secours d’aucune image appréciable ; il y a telles de ses démarches où l’image ne peut la suivre. Dans la généralisation, c’est l’intention, c’est-à-dire en somme la direction de pensée, qui constitue le général, et non l’image ; l’image peut se prêter à la généralisation si elle est indéterminée ; parfois même, par ses caractères fortement particuliers, elle ne s’y prête pas, mais elle n’empêche pas pour cela l’essor de la pensée vers le général.

Enfin, et c’est là le fait capital, fécond en conséquences pour les philosophes : toute la logique de la pensée échappe à l’imagerie.