d’un petit tableau. nous, arrêtés devant Leroy (le bijoutier). — D. Tu ne t’es pas dit : je vais prendre les scènes les plus anciennes ? — R. Oh ! non, je n’ai pas cherché, j’ai attendu qu’elles me viennent à l’esprit. » Il est bien clair que les deux fillettes n’ont pas intentionnellement choisi des souvenirs ayant telle ou telle date. Chacune a pris les souvenirs qui lui venaient le plus facilement — ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas fait un choix ; et il apparaît que chez Marguerite les souvenirs récents, ceux de la veille surtout, sont les premiers à répondre à l’appel, tandis que pour Armande les souvenirs anciens sont plus réviviscents que les modernes.
Nous remarquons encore une autre différence ; celle-ci n’était point cherchée. Le souvenir de Marguerite est précis comme un fait-divers ; celui d’Armando est beaucoup plus vague, au moins dans sa forme ; rappelons-en quelques exemples : une lecture — à M… un jour de neige — la journée d’hier, — un soir que je dessinais P…, etc. Je lui demande, cherchant à préciser sa pensée, ce qu’elle veut dire par « la journée d’hier » : a-t-elle pensé à un détail particulier ? Elle répond :
« J’ai pensé vaguement à toute la journée ; les positions que nous avions le plus souvent. » Pour l’hiver à M…, elle explique ainsi : « Ça, c’est vague parce que je n’ai pas vu un jour en particulier ; j’ai vu tout l’hiver, ce que nous faisons. » Autre différence encore, que nous avions remarquée dans le test de suggestion par des mots ; les idées d’Armande sont plus cherchées, plus compliquées que celles de Marguerite.
Notre conclusion sera un court résumé des résultats précédents. Nous avons vu se dégager de toutes ces phra-