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2o Image visuelle typographique ;

3o Image particulière ;

4o Image générale.

1o Aucune image. — Le sujet, quoique sollicité à plusieurs reprises, répond toujours qu’il ne peut rien se représenter. C’est la réponse rien, qui d’après Ribot est présente, en si faible proportion que ce soit, dans les réponses de toutes les personnes. Il ne faut pas, je crois, prendre ce rien au pied de la lettre ; il signifie simplement « aucune image ». Mais l’imagerie n’est pas toute l’idéation, comme on a trop souvent une tendance à l’admettre implicitement, et comme les sujets de Ribot, j’ignore pourquoi, l’ont compris ; Ribot leur demandait ce que tel mot évoquait en eux ; et cette demande comprenait non seulement les images, mais les pensées ; la personne qui, après l’audition d’un terme abstrait n’a pas réussi à se former une image a néanmoins compris le sens du mot ; elle peut avoir eu des idées plus ou moins vagues relatives au sens de ce mot, ou s’être tenu un discours intérieur. De plus, il arrive assez souvent que le mot entendu continue, comme son, à retentir dans la mémoire.

2o Une image visuelle typographique. — Nos sujets nous en ont donné plusieurs exemples. Je n’insiste pas, si ce n’est pour remarquer que ces images sont souvent teintes de couleurs d’audition colorée, et que parfois elles se présentent combinées à d’autres images.

3o Image particulière. — C’est assez fréquent ; Marguerite à qui je dis : chien, se représente notre chien.

4o Une représentation générale. — Le dernier cas est le plus intéressant de tous, à cause de sa portée philosophique ; car il y a longtemps qu’on discute sur la question de savoir si on peut se former une image générale. Des auteurs ont soutenu qu’il y a là une impossibilité psychologique. Selon notre habitude, nous citerons d’abord, et avec abon-