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LES MOUVEMENTS

maintenant immobile. Le résultat fut pareil. Enfin nous l’avons vérifiée pendant que nous écrivions ; dans ce dernier cas, la déperdition de vitesse due à la résistance qu’offre le papier à chaque perforation nouvelle est, au maximum, après trois secondes d’écriture, de deux millièmes de seconde par piqûre, quantité négligeable dans les expériences dont nous avons d’avance arrêté le programme.

Le pointillé tracé par la plume (quand on a mesuré le nombre de ses pulsations par seconde) indique la vitesse du trait d’une manière générale, plus les points sont rapprochés, plus le mouvement est lent avec un certain degré de lenteur, les points se confondent et forment une trajectoire continue plus les points sont écartés les uns des autres, plus le mouvement est rapide on peut en outre, avec la loupe et un millimètre, mesurer la distance de deux points successifs et calculer exactement la vitesse. Nous donnons (fig. 2) quelques spécimens d’écriture tracés avec la plume électrique. Dans cette figure, on trouve d’abord (1) une ligne droite, dont le pointillé montre que la main augmente progressivement sa vitesse, au commencement du trait, et la diminue vers la fin pour la conscience du scripteur, le trait paraît être fait avec une vitesse uniforme. Une série de boucles (2) font voir que c’est au moment du changement de direction, quand on trace l’arc du petit rayon, que la main retarde son mouvement ; elle le retarde également au sommet d’un angle (5). Ces diverses influences expliquent les