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LES MOUVEMENTS

recueillir une trace du phénomène, trace permanente qui demeure la preuve de son existence et permet d’en analyser après coup les principaux caractères, que l’observation directe n’aurait parfois pas pu saisir. Le crayon et la plume sont les exemples les plus simples de ce qu’on appelle la méthode graphique les traits indiquent la forme exacte des mouvements de la main, c’est-à-dire leur direction et leur grandeur, qu’il s’agisse de lignes, de dessins, ou d’écriture.

Un grand nombre d’expériences très curieuses de psychologie ont été faites avec ce dispositif très simple. Nous signalerons en particulier les expériences faites sur les mouvements simultanés des deux mains. M. Münsterberg a observé quelques phénomènes qui méritent une mention ici ; il faisait avec la main droite et la main gauche des mouvements un peu différents ; par exemple, avec la main droite il traçait une ligne verticale pendant qu’avec la main gauche il traçait une ligne horizontale ; ensuite, il s’efforçait de continuer ce même mouvement pendant qu’il se mettait volontairement en état de distraction il remarqua alors qu’au bout de quelque temps, la main gauche déforme son mouvement, et arrive à imiter le mouvement de la main droite. Un autre psychologue allemand, M. Loeb, a étudié les mouvements simultanés des deux mains dans des conditions un peu différentes. D’après cet auteur, si on trace avec les deux mains une même figure, en cherchant à la faire égale, le