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LES MOUVEMENTS

même doigt recommence le mouvement de flexion ; preuve que le mouvement a été perçu d’une manière ou d’une autre, bien que le sujet prétende ne pas en avoir eu conscience. Nous citons cette courte expérience parce qu’elle est un moyen très simple et très sûr pour connaître ces phénomènes si compliqués d’altération et de dédoublement de la conscience qu’on a décrits dans ces dernières années[1]. Par l’observation des mouvements de répétition, nous voyons en quelque sorte le dédoublement se manifester sous nos yeux.

Des instruments très simples servent à contrôler l’observation et à expérimenter sur les mouvements ; ce sont des poids, des balances, des compas, des appareils destinés à immobiliser le bras, des règles graduées en centimètres et en millimètres. La longueur d’un mouvement s’apprécie, dans certaines expériences, en faisant exécuter le mouvement sur une règle graduée, par exemple au moyen d’un curseur qui se meut sur la règle. Dans différents appareils inventés pour l’étude des mouvements, la règle graduée et le curseur sont d’un usage fréquent. On peut faire, et on a fait des recherches très intéressantes sur la longueur du pas, sur les rapports entre la longueur du pas et la vitesse de la marche, sur l’influence de la pente du terrain et de la charge du marcheur, en se servant uniquement d’un mètre pour la mesure du terrain, et

  1. A. Binet,Altérations de la personnalité. Paris, F. Alcan,1892.