Page:Binet - Introduction à la psychologie expérimentale.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
psychologie expérimentale

le sujet, chaque fois, doit annoncer s’il éprouve une sensation quelconque et en répétant l’épreuve un grand nombre de fois, on arrive à calculer le nombre de réponses justes, qui sont données pour chaque degré d’excitation. Cette méthode est à l’abri des erreurs qui proviennent des idées préconçues ; mais elle a l’inconvénient d’exiger des recherches très nombreuses pour éliminer la part du hasard.

Il est probable que dans la plupart des cas où elle est appliquée, cette méthode montre qu’il n’existe point une limite au-dessus de laquelle il y a sensation consciente et au-dessous de laquelle il n’existe pas de sensations, mais plutôt une zone, un passage régulier et progressif entre la sensation pleinement consciente, la sensation demi-consciente et l’absence de sensation. En effet, pour un certain poids, la réponse juste se produit dans les neuf dixièmes des cas pour un poids un peu plus faible, la réponse juste se produit dans une proportion supérieure à ce que donnerait le hasard, par exemple, dans les sept dixièmes des cas il y a donc à ce niveau un premier degré de perception au-dessous, le hasard seul semble répartir les réponses exactes et erronées il n’y a plus de perception.

Influence de l’intensité de l’excitation[1]. — Ce problème est celui que Weber a examiné un des premiers, et auquel Fechner a consacré de longues

  1. Relativement au sens de pression, cette question a été étudiée par J. Merkel, Abhängigkeit zwischen Reiz und Empfindung, Philos. Stud, V, p. 253-291.