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psychologie expérimentale

expériences, avant de les organiser ; ils prévoient que chaque sujet pourra répondre de deux ou trois façons différentes ; et les recherches qu’ils font ensuite semblent n’avoir d’autre but que de déterminer le nombre de fois que chacune de ces réponses sera donnée ; on ne recherche donc à déterminer qu’une quantité numérique, pouvant s’exprimer ensuite dans des calculs et dans des tables. On vise à la simplicité ; mais ce n’est qu’une simplicité factice, artificielle, produite par la suppression de toutes les complications gênantes.

En réalité, les états de conscience éprouvés par une personne dans les conditions sus-indiquées, sont complexes, variables d’un moment à l’autre, et surtout variables d’une personne à l’autre. C’est en éliminant ces complications bien réelles, en effaçant toutes les différences individuelles qu’on arrive à une simplicité qui a un grand défaut, celui de ne pas être vraie.

À notre avis, il ne faut point chercher à limiter ; et à simplifier les réponses du sujet en expérience ; il faut au contraire lui laisser la pleine liberté d’exprimer ce qu’il sent, et même le convier expressément à s’observer de près pendant tout le cours de l’expérience ; cette manière de procéder a l’avantage de ne pas restreindre la recherche dans le cercle de l’idée préconçue ; on peut constater maintes fois des faits nouveaux et non prévus, qui permettent souvent de comprendre le mécanisme d’un certain état de conscience. Un exemple va nous le montrer. L’un