Le principal obstacle à la réussite des enquêtes est l’indifférence du public, surtout en France. Un observateur constate avec regret que sur les 5.000 questionnaires qu’il a envoyés, une trentaine seulement sont revenus. Nous avons remarqué, en ce qui concerne les enquêtes que nous avons conduites, que nous n’avons presque jamais obtenu de réponses à un questionnaire publié dans un journal ; le questionnaire adressé aux joueurs d’échecs, et publié dans une revue spéciale d’échecs, la Stratégie, n’a donné que 7 réponses ; un questionnaire sur le caractère des enfants, publié dans le Petit Journal, qui tire à plus de cent mille, ne nous a rapporté que 12 observations. Nous n’avons réussi jusqu’ici à secouer l’indifférence des individus qu’à la condition de leur envoyer directement à leur adresse un tirage à part du questionnaire, accompagné d’une lettre personnelle, écrite de notre main. On peut juger par là du travail matériel qu’impose une enquête à celui qui a le courage de la diriger. Notre enquête sur le caractère des enfants a provoqué environ un millier de réponses, grâce à l’intervention de MM. les Inspecteurs d’Académie, qui ont bien voulu recommander notre étude aux instituteurs.