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intervalles différents, on peut savoir si le sujet a fait quelque gain de temps sous l’influence de la répétition, s’il s’est habitué à l’expérience, et si cette habitude s’exprime par un chiffre. C’est un procédé pour étudier les effets de l’habitude, et non seulement ses effets, mais encore sa marche, sa distribution dans le temps, et ses variations qui dépendent de la nature des actes sur lesquels on expérimente et de la personnalité des sujets. De nombreuses et de très belles recherches ont été faites dans ce sens[1], par des médecins italiens et ont permis de formuler la loi de répétition la plus précise que l’on connaisse encore aujourd’hui.

Supposons qu’au lieu de faire des séances courtes et espacées, on prolonge les séances pendant plusieurs heures, sans permettre au sujet de goûter aucun repos ; on étudiera les effets de la fatigue, effets variant aussi suivant les individus, suivant la nature des actes, et d’autres conditions encore (Cattell).

Remplaçons le signal net et facile à percevoir qui est employé en général dans les temps de réactions, par un signal d’une nature telle qu’il faut, pour le percevoir, concentrer toute son attention ; on réalise cette condition par exemple en diminuant l’intensité du signal jusqu’à un degré où il est à peine perceptible ; ou bien on ne le fait pas précéder d’un avertissement ; ou encore on le complique en produisant

  1. Guicciardi et Cionini, Rivista sperim. di Freniatria, 1886, p. 104. Voir aussi les recherches de Berger (Phil. stud.).