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psychologie expérimentale

position des états de conscience. On a cru que, par la mesure de la durée d’un acte quelconque, on pourrait déterminer de quels éléments cet acte est formé, et quelle place il doit occuper dans une classification d’actes psychologiques ayant pour base la complexité. Le seul exemple de l’analyse d’une réaction simple suffit à montrer que de difficultés on rencontre en s’engageant dans cette voie. Nous savons si mal ce qui se passe dans notre esprit pendant que nous faisons le simple acte de réagir le plus vite possible à un signal, qu’il existe sur ce point les théories les plus opposées. Tandis que les uns, avec Wundt, admettent que cet acte est un enchaînement de processus complexes, comprenant la perception, l’aperception et la volition, d’autres, au nombre desquels nous nous rangeons, ne voient dans la réaction simple qu’un réflexe cérébral appris. Nous ne pouvons pas dire en termes absolus que la psychométrie est incapable de nous éclairer sur la composition des états de conscience, nous constatons simplement que c’est là une œuvre fort difficile.

Il est d’autres points où la psychométrie a fourni plus de lumière. Examinons par exemple les résultats d’expériences psychométriques faites dans les mêmes conditions, sur un même sujet, pendant plusieurs séances consécutives, pendant plusieurs jours, plusieurs semaines ou plusieurs mois ; ces longues séries ne sont pas rares dans les travaux allemands qui se signalent en général par une grande patience. En comparant les moyennes des séances obtenues à des