Page:Binet - Introduction à la psychologie expérimentale.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
psychométrie

mentale. On considère en général la mesure des temps comme étant un fait de la plus grande importance, et on y procède, nous l’avons dit, avec une sorte de solennité.

On devrait remarquer tout d’abord, s’il était nécessaire de justifier la psychométrie, qu’un fait bien observé est toujours précieux et instructif, et que la durée, étant une des nombreuses qualités qui caractérisent les états de conscience, doit être, comme tous les autres éléments accessibles à l’observation, examinée et mesurée. À un point de vue général, il est instructif d’apprendre que la force qui est en nous et se manifeste sous la forme de pensée ne peut pas être rapprochée, comme on l’a fait souvent, de la force électrique, parce qu’elle a une vitesse de propagation infiniment moindre. On a calculé que la pensée a la vitesse du vol de l’aigle nous voilà loin de la vitesse d’une dépêche télégraphique En dehors de ces considérations un peu générales, nous tenons à montrer pourquoi les observateurs ont cultivé avec tant d’ardeur les arides études de psychométrie. Nous voulons faire comprendre que la psychométrie constitue une méthode d’analyse psychologique qui ne nous renseigne pas seulement, selon l’apparence, sur la durée des phénomènes, mais encore peut nous donner des notions sur un grand nombre d’autres points importants. Examinons quelques-uns de ces points et discutons-les.

Une des questions qui, de prime abord, ont semblé résolubles par la psychométrie est celle de la com-