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ou une montre à secondes indépendantes ; on peut même se servir simplement d’une montre donnant le quart de seconde ; on arrive, avec un peu d’exercice, à la suivre en comptant mentalement. On met le chronomètre en marche au moment où l’on ouvre le livre devant le sujet et de même, on arrête le chronomètre quand on entend la dernière syllabe. Les erreurs inévitables de ce procédé simple deviennent négligeables quand on opère sur des temps assez longs, car l’erreur n’a d’importance que proportionnellement au temps total ; une erreur d’un centième ou d’un deux centième du temps total, fût-elle, comme erreur absolue, de la valeur d’une demi-seconde, ne peut altérer sérieusement l’exactitude des résultats. Après avoir relevé le temps total, on doit, si l’acte mesuré se compose, comme dans l’exemple choisi, d’une série d’actes successifs, diviser le temps total par le nombre d’opérations successives ; dans une lecture, on pourra arriver à connaître par cette petite opération d’arithmétique le temps moyen nécessaire pour la lecture d’un mot ou d’une syllabe.

L’exemple que nous venons de signaler est un de ceux qui sont le plus anciennement connus ; nous en citerons un second, emprunté à l’étude de l’audition colorée, étude qui a été faite expérimentalement à plusieurs reprises dans notre laboratoire. On sait que l’audition colorée est une forme particulière d’idéation, dans laquelle certains sons, certains mots, quand on les entend prononcer ou qu’on les lit, ou