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IDÉATION

rapide que les actions, et les actions ont aussi une suggestion plus rapide que les termes abstraits. Il donne les nombres suivants : noms concrets, 0,7106 ; actions, 0,8376 ; abstractions, 0,8716.

Nous passons maintenant aux expériences dans lesquelles on restreint d’avance le nombre des idées que le sujet peut associer à l’impression.

On peut par exemple, comme l’a fait M. Bourdon[1], demander au sujet d’associer un mot à un mot ou à une lettre, ou une couleur à une lettre, ou un nom d’objet à un nom d’objet, un nom d’acte à un nom d’acte, etc… ; dans ce cas, la détermination porte sur la classe d’objets. On peut restreindre encore davantage le nombre d’associations possible, en les déterminant individuellement ; ainsi, par exemple, on montre au sujet successivement cinq images, puis cinq figures ou mots, ensuite on montre l’une des images et on demande au sujet quel est le mot ou la figure qu’il associe à cette image[2] ; on peut aussi refaire des expériences analogues avec les autres sensations[3]. Dans toutes ces expériences le sujet peut être ou bien forcé d’associer aussi rapidement que possible et alors on mesure le temps d’association, ou bien on lui laisse la pleine liberté d’aller vite ou lentement, et on ne tient compte que de la qualité des réponses.

  1. Bourdon, sur la succession des phénomènes psychologiques. Rev. Philos., mars 1893.
  2. Scripture. Ueber den associativen Verlauf der Verstellungen. Philosoph. Stud., vii, p. 50-141.
  3. Münsterberg. Beitrage z. exper. Psychol. iv, p. 1-40.