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PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

15 seulement étaient des associations faites dans les derniers temps. Galton a aussi noté que lorsqu’on fait une longue série d’expériences, interrompues, puis reprises au bout de plusieurs mois, on constate qu’un très grand nombre des associations, alors même qu’on les croit nouvelles, ne font que répéter des associations faites antérieurement ; si l’on tient compte du nombre de ces répétitions, dont une bonne part sont inconscientes, on voit diminuer considérablement la richesse apparente de l’esprit en idées spontanées[1].

Wundt, dans son laboratoire, a fait un grand nombre d’expériences sur les associations mentales ; il n’a point cherché, comme Galton, à déterminer le nombre et la qualité des idées suggérées pendant un intervalle de temps fixé d’avance il a mesuré le temps pour une suggestion prise en particulier. On disposait l’expérience de cette manière : on prononçait un mot quelconque devant le sujet, qui réagissait dès qu’il était parvenu à associer une représentation quelconque à ce mot. Cette recherche donne la durée de suggestion pour chaque espèce d’association[2].

Trautscholdt, un élève de Wundt[3], a trouvé que les termes concrets produisent une suggestion plus

  1. Galton, Psychometric experiments, Brain, juillet 1879 ; voir aussi Inquiries into human faculties, p.185.
  2. Wundt, Physiol. Psych., ii, p. 378 et p. 465.
  3. Philosophische Studien, i, p. 213. Voir aussi Catell, Mind, xii, p. 68.