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Fig. 25. — Le tracé supérieur correspond au pouls cérébral ; le tracé inférieur au pouls capillaire de l'avant-bras. De α à ω le sujet a fait un calcul mental (8 X 12)• On remarque que la courbe du pouls cérébral s'élève pendant le calcul mental, et les pulsations augmentent d'amplitude, surtout au début du calcul. Dans le tracé du pouls de l'avant-bras, il n'y a presque pas de changement (Mosso).
bras. Pour provoquer l’effort intellectuel, on a fait faire à ce paysan un calcul mental, en α ; peu après, la ligne générale du tracé cérébral s’est élevée et les pulsations ont eu plus d’amplitude ; il n’y a pas eu de variation importante dans la circulation de l’avant-bras, ce qui permet de conclure que le changement du tracé cérébral n’est pas dû à un changement dans l’impulsion cardiaque, car dans ce cas, il aurait retenti sur la circulation du bras.

Gley, par de nombreuses expériences faites sur lui-même, en enregistrant le pouls carotidien pendant la lecture, a confirmé et précisé cette observation[1] ; il a montré que l’augmentation de l’afflux de sang dans le cerveau ne tient pas à une suractivité du cœur, mais bien à une influence vaso-motrice, à une vaso-dilatation ac-

  1. Étude expérim. sur l’état du pouls carotidien pendant le travail intellectuel, Paris, 1881.