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double, c’est-à-dire il y a deux oscillations pendant une respiration.

Enfin, on lit sur quelques tracés une ondulation de longueur plus grande, correspondant à trois ou quatre respirations ; c’est ce que Mosso a appelé les ondulations vaso-motrices. Il y a souvent des changements, dans le rythme du cœur, qui sont liés à ces divers ordres d’ondulations.

Tels sont les caractères normaux d’un tracé pléthysmographique, ceux qui se présentent pendant l’état de repos et en dehors de toute excitation spéciale.

Influence du travail intellectuel sur la quantité de sang dans le cerveau. — À l’étude de la circulation du sang dans le cerveau pendant le travail intellectuel se rattache le nom de Mosso, le célèbre physiologiste de Turin, qui le premier a vu clair dans cette question compliquée ; avec une grande sûreté et une belle richesse de méthode (pléthysmographes de divers ordres, balances, etc.), Mosso a étudié les changements de volume du cerveau chez les individus qui présentaient par accident des pertes considérables des os crâniens. Il a constaté que, pendant l’activité intellectuelle dépensée à faire un calcul mental, ou sous l’influence des émotions, le volume du cerveau augmente.

C’est une observation qui a été reproduite et confirmée depuis par beaucoup d’auteurs, et il n’y a pas lieu de douter de son exactitude. On avait objecté autrefois que ce changement de volume du cerveau pendant le travail intellectuel est peut-être dû à des changements de la respiration, qui se produisent pendant la fixation de l’attention ; mais il est avéré qu’alors même que la respiration ne se modifie pas, pendant un calcul mental, le cerveau n’en augmente pas moins de volume.

Le tracé suivant est un des plus beaux que Mosso ait publiés. L’expérience a été faite sur un paysan atteint de perte de substance du crâne ; on a enregistré simultanément le pouls cérébral et le pouls capillaire de l’avant-