Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les changements de volume qui se produisent continuellement dans notre corps sont, avons-nous dit, sous l’influence de la circulation du sang.

Les changements de volume de la main, par exemple, expriment les changements dans la circulation de la main ; cette circulation spéciale est, on le sait, sujette à des variations très importantes ; suivant que la main est élevée ou abaissée, elle devient plus petite ou plus grande, par suite de la diminution ou de l’augmentation dans la quantité de sang qui est produite par le changement de position. Il y a dans le premier cas, quand la main est élevée, une constriction passive de la main ; lorsque la main est abaissée et tenue pendante, on dit qu’il y a dilatation passive. Ce sont des constrictions et dilatations mécaniques produites par le plus ou moins grand afflux de sang dans la main, et on les qualifie de passives pour les opposer à des changements de volume qui ont une tout autre cause, et qui sont produits par des actions réflexes.

Les changements par action réflexe sont sous la dépendance des nerfs dits vaso-moteurs, qui se rendent dans la tunique musculaire des artérioles. Lorsque, par suite de l’excitation de ces nerfs, la tunique musculaire se resserre, le sang est chassé des artères et l’organe s’anémie : c’est la constriction active ; lorsque la tunique musculaire se relâche, le sang augmente de quantité, et l’organe rougit : c’est la dilatation active.

La circulation périphérique est sujette à de nombreuses variations ; pendant l’heure qui suit le repas, ou après une marche, ou encore pendant le décubitus dorsal de la nuit, la circulation périphérique est active, on a le sang à la peau ; au contraire, en hiver, sous l’influence du froid, ou sous la douche, il arrive souvent que la peau pâlit par vasoconstriction réflexe. Enfin, suivant qu’on est debout, assis ou couché, la circulation capillaire se modifie.

Après ce rappel de notions physiologiques, jetons les yeux sur un cylindre enregistreur et voyons comment s’y