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indique que le cœur cesse d’être accéléré et revient à l’état normal. Lorsque le sujet fait le calcul mental (), pendant les dix à quinze premières pulsations il n’y a pas d’accélération des pulsations, mais ensuite la durée des pulsations diminue de plus en plus ; cette accélération du cœur se produit donc chez ce sujet d’une manière très lente, mais elle est continue. Lorsque le calcul est fini, et que le repos vient, la courbe monte rapidement, ce qui indique que l’accélération du cœur, produite par le calcul mental, disparaît, et le cœur tend à revenir à son état normal.

Voilà pour la direction générale de la courbe ; il faut aussi dire quelques mots de ses divers accidents. Ces accidents sont de deux sortes, ce sont des petites ondulations qui durent pendant 3 ou 4 pulsations ; ce sont en outre de grandes ondulations qui comprennent en moyenne 7 à 10 pulsations. Les premières ondulations sont sous l’influence des actes respiratoires ; les secondes en sont indépendantes, ou du moins elles durent beaucoup plus longtemps qu’un acte respiratoire. Pendant le travail intellectuel, chez M. A. B., nous voyons que ces ondulations des deux espèces diminuent beaucoup d’importance ; elles sont comme effacées par l’accélération du cœur.

Nous publions un second graphique du même genre, pris sur M. V. H.

Force propulsive du cœur. — Pour évaluer le travail du cœur, il faut connaître non seulement sa vitesse, le nombre de fois qu’il se contracte par minute, mais la force de ses contractions.

Les sphygmogrammes présentent des graphiques de la pulsation qui, à première vue, semblent pouvoir donner des renseignements sur la force du cœur ; en effet, la pulsation artérielle présente une certaine amplitude, qu’on peut mesurer en centimètres, par la distance entre la ligne au repos et la hauteur maxima que la plume trace dans la ligne d’ascension du pouls ; il y a des variations assez fortes