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comme le précédent, à l’influence de la respiration, car il ne correspond pas à l’acte respiratoire ; sa durée totale comprend plusieurs respirations, en moyenne 3 ou 4 ; ce rythme commence par une accélération du cœur ; puis le cœur se ralentit progressivement, et ensuite il s’accélère de nouveau. Les pulsations sont petites pendant la période d’accélération ; elles deviennent plus grandes pendant la période de ralentissement.

Fig. 7. — Pouls capillaire pris chez un garçon de treize ans. On remarque que toutes les six ou sept pulsations il y a une ou deux pulsations qui sont plus lentes que les autres. Tous nos tracés se lisent de gauche à droite. Ils ont été reproduits par l’héliogravure.

En ce qui concerne le rythme du cœur, nous observons, chez le jeune garçon qui présente un rythme très accentué en rapport avec la respiration, que lorsqu’il fait du calcul mental, ce rythme disparaît presque entièrement, et les pulsations deviennent presque équidistantes sur le tracé. Cela tient à ce que cet enfant a suspendu presque complètement sa respiration pendant le calcul ; et le cœur, se trouvant affranchi momentanément de l’influence respiratoire, a battu avec plus de régularité qu’à l’état normal.

Nous avons en outre fait dernièrement sur nous-mêmes des expériences relatives à la variation de la vitesse du pouls pendant le travail intellectuel ; pour pouvoir calculer avec plus de précision la durée de chaque pulsation, nous avons inscrit le pouls sur un cylindre noirci tournant assez vite (fig. 10), de sorte que chaque pulsation avait une longueur d’environ 50 millimètres. Nous donnons deux gra-